[rp] - Voyage depuis Arras de Jehanne et Liptis

Messages : 2 Date d'inscription : 13/07/2012

Domaine de Marles, Artois.

En cette fraiche après-midi d'été, l'Arrageois n'avait guère le sourire. La pluie, qui ne cessait de tomber depuis plusieurs jours, détrempait les chemins. De plus, le fond de l'air était frais. Quelle chance avait ses amis d'être dans le sud, là où le soleil brillait presque toujours.
Sur la terrasse du petit château, le châtelain avait les yeux rivés sur la route menant à Calais. C'était de là que devait arriver sa compagne, Jehanne. Il lui avait donné rendez-vous en ce lieu afin de pouvoir partir rapidement. Tous deux avaient été conviés au mariage de Nefi et Lndil et il leur fallait partir sans tarder afin d'être à temps présent. Il espérait simplement que Jehanne retrouverait le chemin du château. Une bonne nuit et départ dès le lendemain.
Son intendant, Guillaume, avait préparé l'attelage et les malles. Heureusement, ils voyageraient en cariole et non à cheval. Liptis se voyait mal faire, sur le dos de ces animaux, tout ce long trajet.
Il rentra dans la pièce qui lui servait de cabinet de travail et vérifia tous les laisser-passer. Cela n'avait pas été simple de les obtenir en temps et en heures mais ils étaient là, dans la sacoche de cuir aux armes de Marles.
Mais que faisait-elle ? maugréait-il. Il entrait et sortait, scrutant la route. Rien, toujours rien. Connaissant sa tendre Jehanne, il espérait juste qu'elle avait bien compris le message qu'il lui avait envoyé.
La pluie redoublant, il rentra se réfugier près de la flambée. Il ne lui restait plus qu'à patienter. Dès qu'elle serait là, un peu de repos et le lendemain, ils partiraient sur les routes, retrouver leurs amis...

Quel plaisir ça allait être de les revoir. Il y avait si longtemps qu'ils ne s'étaient vu...

La pluie redoublait d'intensité... pas évident de retrouver la route du domaine avec toute cette flotte... sans compter tous les arrêts obligatoires pour vérifier la conformité des tavernes sur le parcours !
C'est qu'elle prenait son rôle de Grande Sommelière d'Artois très à cœur la Jehanne...
Bon... il faudrait certainement qu'elle trouve une autre excuse pour expliquer son retard, ça faisait mauvais genre de dire à son tendre, "chéri *hip's* j'ai dû tester tous les fûts qui trainaient sur ma route avant de te rejoindre !" ou "Amour, j'ai commencé à fêter le mariage un peu à l'avance pour m'entrainer ! "
Non, ça le faisait pas...

Soudain, alors que la soldate entrevoyait déjà le château de son tendre, un éclair vint frapper un arbre près du chemin.
Le canasson que Jehanne avait chouravé près d'une taverne de Calais après son accostage en toute hâte, ne devait pas être habitué à un tel raffut et se cabra, désarçonnant sa cavalière avant de se sauver toutes brides rabattues.

Ahhhhhhhh sale bête !!!
Reviens s'pèce de carne !

Puis se disant après l'avoir insulté que le Très-haut était certainement de son côté malgré tous, elle soupira...

Ohhhhh c'est ça l'excuse que j'pourrais donner à mon z'amour !
Pardon pour les quelques pensées que j'ai eu envers vous... la colère, c'est dure à contrôler vous savez !

Et Jehanne finit le trajet à pied jusqu'à la grille du château qu'elle se mit à secouer comme une acharnée en criant,

GUILLAUMMMMMMMMMME !!!
Ouvrez vite, j'ai été victime d'un attentat divin !

Le pauvre homme s'était précipité pour lui ouvrir et la regardait avec un air ahuri...

Ben quoi... la foudre a failli me frapper de plein fouet !!!
J'ai dû faire la moitié du trajet à pied, j'suis épuisée !
Où est Liptis, j'ai besoin de réconfort...

Alors que l'intendant semblait vouloir absolument qu'elle aille se changer avant de rejoindre son amant dans son bureau, Jehanne le doubla en faisant fi de ses réflexions, elle débarqua comme une furie dans le cabinet de travail et se jeta dans les bras de Liptis.

Ahhhhhh mon amour, j'ai cru que j'allais perdre la vie !!!
J'ai eu si peur...
La foudre, oui la foudre a faillit s'abattre sur moiiiiiiiiiii !

Puis prenant un peu de recul... et regrettant de ne pas avoir une pastille de menthe pour atténuer son haleine qui la trahissait...

Juste ciel, j't'ai mit de la boue partout...
Faut que j'boive quelque chose pour me remettre de mes émotions !

Et Jehanne se gargarisa avec sa flasque de calva avant d'embrasser langoureusement son bel amant qui devait regretter parfois de s'être acoquiner avec une telle éponge...

Messages : 2 Date d'inscription : 13/07/2012

Liptis attendait sa tendre amie ; il prenait son mal en patience en lisant son livre d'heure délicatement décoré, qu'il avait ramené d'un ancien voyage, auprès d'une bonne flambée. Soudain, il lui sembla entendre du bruit dans la cour. Il eut juste le temps de laisser choir son livre et de se lever qu'une tornade entrait en son cabinet et se jetait à son cou. Sa compagne de voyage venait d'arriver. Il aperçu Guillaume fermer délicatement la porte et les laisser seuls, avec un sourire entendu. Il regardait plus en détail Jehanne tandis que celle-ci lui expliquait sa mésaventure.
Mais, ne perdant pas pour autant le nord, elle avisa une flasque d'alcool sur la table et s'y dirigea comme attirée. Liptis en profita pour épousseter son habit tout maugréant.

Bienvenue à Marles ma chère.

Après un bon nettoiement, ils passèrent une agréable soirée tout en parlant du voyage qui les attendait.

J'espère que nous n'aurons pas de soucis lors de notre trajet... C'est que la route est bien longue et sans nulle doute semée de périples.

Ils parlèrent encore longtemps, s'aimèrent puis trouvèrent enfin le sommeil. Guillaume vint les réveiller alors que le soleil n'étaient pas encore levé. Liptis tenait à prendre la route le plus tôt possible. Secouant tendrement sa compagne, il se prépara et alla vérifier l'attelage.

Enfin, les premiers rayons d'un timide soleil éclairèrent la campagne artésienne qui se réveillait lentement. Il dut toutefois attendre Jehanne qui s'était surement perdue près de sa cave. Un long soupir puis le soulagement, la voyant surgir dans la cour.

Allez, on y va Jehanne. En voiture.

L'équipage se mit en branle, emmenant le couple vers un long voyage vers le sud.

Sur les routes menant vers le sud de la France.

L'attelage était quelque peu malmené sur les chemins. Les deux occupants tressautaient, se cognaient au rythme des ornières. Ils avançaient à bon rythme et franchirent bien vite la frontière sud de leur comté. L'aventure, avec tout ses dangers commençait.
S'arrêtant dans les villes qu'ils traversaient pour dormir et se restaurer, ils allaient bon train tout heureux d'être ensemble. Mais cela ne pouvait continuer ainsi.

Alors qu'ils traversaient une forêt, ils virent se dresser devant eux une troupe de malfrats. Ceux-ci se lancèrent à l'assaut... Tandis que Jehanne s'emparait de son arme, Liptis décocha quelques traits qui mirent hors de combat deux hommes. Puis, prenant son épée il combattit aux côtés de sa belle Calaisienne. Leurs ennemis étaient nombreux mais heureusement indisciplinés et peu au fait de combats face à des adversaires déterminés.
Liptis n'avait plus trop l'habitude de telles activités. Il soufflait en parant et en attaquant ses adversaires. Rapidement, la fatigue commença à peser sur ses bras.

La nuit avait été courte, les retrouvailles avait duré un certain temps... et le réveil avant l'aube avait mit Jehanne de fort méchante humeur.
De plus, elle regrettait de ne pas avoir eu le temps de visiter la cave de son amant, et pour couronner le tout le voyage s'effectuait en calèche, quelle horreur !

Heureusement, les arrêts dans les différentes auberges sur leur parcours redonna le sourire à la soldate qui prétextait vouloir goûter toutes les spécialités buvables de toutes les régions car en tant que Grande Sommelière d'Artois, elle se devait d'être au courant !
Mais sa bonne humeur la quitta d'un coup quand l'équipage se fit attaquer en pleine forêt.
L'Enseigne du fort de Calais sortit Excaliburne de son fourreau, et pesta après son Robin des bois qui n'en menait pas large quand il prit à son tour l'épée.

Toute essoufflée, Jehanne se tournait régulièrement vers Liptis de peur qu'il ne se prenne un mauvais coup...

Pffff !!! On voit que tu ne fais qu'user les bancs de l'Université mon pauvre !!!
Allez, du nerf que diable ! Tu vas finir par te faire embrocher !

Liptis trop occupé à en découdre avec deux brigands en même temps ne prenait pas la peine de répondre, alors que Jehanne continuait à grommeler...

Dire que tu étais dans l'Ost... regardes ce que tu es devenu...
Ahhhh ça se muscle la cervelle et ça n'a plus rien dans les bras !

Après un bon quart d'heure d'intensif combat, les quelques gredins encore sur pieds se sauvèrent sans demander leur reste et la mauvaise humeur de Jehanne retomba comme le lait bouillant dans une casserole au sortir du feu.
Reprenant son souffle, elle ne lança qu'un,

T'es vraiment sûr qu'on ne pouvait pas y'aller en bateau là-bas ?!?!
Franchement, la mer me semble beaucoup moins dangereuse...

Et la calèche reprit enfin la route.

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